31 janv. 2008

Circadien


: adj. du latin circa ("presque") et diem ("jour").
"Se dit d'un rythme biologique d'à peu près 24 heures."

En gros, c'est le terme savant pour parler de l'horloge biologique et donc de la notion de lève-tôt ou couche-tard.

Venant de me lever vers midi, je tombe nez-à-nez avec cet article. Sans en être bien sûr, je suppose quand même qu'à partir de midi, je peux me considérer couche-tard (en partant du principe que pour se reposer correctement le corps humain a besoin de 5 à 7h de sommeil).

J'en connais au moins une autre que je ne citerai mais légèrement propriétaire de ce blog qui pourrait plussoyer :-)

28 janv. 2008

Absurde

adj. et n. m. XIIIe siècle, absorde. Emprunté du latin absurdus, « discordant, dissonant, hors de propos ».

1. Adj. Qui va contre la raison, la logique, le sens commun. Un raisonnement absurde. C'est une idée absurde. Il est absurde d'agir comme vous le faites. Une conduite absurde. Une supposition absurde. Ce que vous dites là est absurde.

2.
N. m. Ce qui viole les normes de la logique, ce qui est contradictoire, déraisonnable. Tomber dans l'absurde. Raisonnement par l'absurde, consistant à démontrer qu'une proposition est vraie par l'énoncé des conséquences qui découlent de la proposition contradictoire. Démonstration par l'absurde. Spécialt. L'absurde, l'abîme entre les aspirations de l'homme et son expérience vécue ; l'absence de fins dernières. Le sentiment de l'absurde. La philosophie, le théâtre de l'absurde.


Mais je sens que tu brûles d'envie de me poser une question ami lecteur (tu permets que je t'appelle ami). Si, si, ne nie pas, l'éclat du regard, la moue interrogative, ce petit froncement de sourcil, virtuel certes mais non moins évident, tout me laisse à penser que tu as quelque chose à me demander.

Pourquoi le choix de ce mot ?

Et bien, parce que j'ai besoin de ton avis. Ton avis éclairé sur une question qui me taraude depuis longtemps. Une question qui a entrainé quelques discussions, notamment avec Mlle Mostly-Harmless.

Et cette question la voici : "Quelle démonstration est la plus jolie, agréable, esthétique ? La démonstration par récurrence ou la démonstration par l'absurde ?"

Sentant déjà quelques esprits se hérisser face à un tel déferlement de mathématiques, je vais clarifier ma question et essayer d'expliquer chacune des deux démonstrations par des exemples hautement non-mathématiques. Exemples qui feront certainement hurler à la mort les scientifiques de l'assemblée (vous là-bas, non ne vous cachez pas, enfin, il ne faut pas avoir honte) auprès desquels je m'excuse par avance pour le caractère fortement capillo-tracté des-dits exemples.

Pouf, pouf. Bref, allons-y, accrochez-vous à votre clavier, nous nous lançons dans le merveilleux monde de la démonstration mathématique.

La démonstration par l'absurde
La définition du dictionnaire vous a déjà tout dit ("démontrer qu'une proposition est vraie par l'énoncé des conséquences qui découlent de la proposition contradictoire"). Je vous donne tout de suite l'exemple.

Essayons de prouver que tout ce qui est rare n'est pas forcément cher. Et tout ça par l'absurde.
Nous allons donc essayer de voir ce qui se passe si tout ce qui est rare est cher.
En appliquant cette assertion sur une voiture à 5 euros (alors oui, certes, normalement on parle d'un cheval à deux sous, mais diable il faut vivre avec son temps), chose plutôt rare (si on part du principe qu'on cherche une voiture en état de fonctionner bien sûr), alors on en déduit qu'une voiture à 5 euros ne peut être que chère. Ha ha ! Et nous voila bien attrapés ! La seule solution pour résoudre notre problème est donc de convenir que tout ce qui est rare n'est pas forcément cher.

Et le tour est joué.

Passons maintenant à l'autre démonstration.

La démonstration par récurrence
Là, pas de définition dans le dictionnaire. Ami lecteur tu m'en vois désolé. Mais j'espère que mon exemple éclairera ta lanterne.

Essayons de prouver que quelque soit le nombre de kilomètres parcourus à pied, ça use toujours les souliers.
A priori, un kilomètre à pied, ça use les souliers (un tout petit peu certes, mais enfin c'est déjà ça).
Alors admettons que pour N kilomètres à pied, ça use les souliers. Que se passe-t-il alors pour N+1 kilomètres à pied ?

Et bien si les souliers sont déjà usés à N kilomètres, et sachant comme on l'a dit que un kilomètre à pied suffit déjà à les user un peu. Alors forcément, après N+1 kilomètres parcourus, les souliers seront encore plus usés. Bien sûr on ne tient pas compte ici de la possibilité de racheter des souliers neufs, sinon après c'est n'importe quoi.

Et donc à partir de là, on peut dire que quelque soit le nombre de kilomètres parcourus à pied, les souliers seront de plus en plus usés.
Et re-ha ha !


Bien, bien. Or donc maintenant, ami lecteur, tu dois faire un choix. Quel raisonnement préfères-tu ? L'absurde ou la récurrence ?

16 janv. 2008

Sérendipité

n. f. : "La sérendipité est la caractéristique d'une démarche qui consiste à trouver quelque chose d'intéressant de façon imprévue, en cherchant autre chose, voire rien de particulier. Cette approche est issue d'une démarche heuristique." (définition wikipédia)

Ce mot étrange est en fait la traduction d'un terme anglais ("serendipity"), créé par Horace Walpole en 1754 d'après un texte persan, "les trois Princes de Serendip" (Serendip étant l'ancienne dénomination de Sri Lanka en vieux persan). Le conte narre les aventures de 3 princes envoyés par leur père à l'étranger pour parfaire leur éducation et qui vivent différentes aventures au cours desquelles ils utilisent des indices souvent très subtils pour établir des faits qu'ils ignoraient jusqu'alors...

En gros, le principe de la sérendipité est de découvrir des choses très intéressantes pour soi alors qu'on cherchait tout autre chose. On pourrait dire "par hasard" ou "fortuitement"... Un exemple ? Colomb découvre l'Amérique alors qu'il cherchait les Indes.... Ou alors Jim Slatters qui invente l'aspartam alors qu'il était en train de travailler sur un traitement des ulcères...

Avec l'arrivée d'Internet, la sérendipité est devenue un concept à la mode. L'article de la Wikipédia montre d'ailleurs tous ses aspects et c'est vachement compliqué, si vous voulez mon avis!

Dès que j'en ai eu connaissance, j'ai néanmoins immédiatement adopté le concept, parce qu'il recouvre bien ce que je rencontre au quotidien, dans mes pratiques de recherche documentaire ou tout simplement quand je surfe un peu au gré du vent sur la Toile... Et vous, vous pratiquez aussi la sérendipité ???

Juste pour le fun : il existe un film américain qui s'intitule "Serendipity". C'est une comédie romantique pur jus dans laquelle un homme et une femme se rencontrent par hasard, se plaisent mais laissent faire le "destin" pour éventuellement se revoir. Elle écrit son nom et son numéro de téléphone dans un livre et va le vendre dans une boutique d'occasions, alors que lui écrit ses coordonnées sur un billet de 5$ qu'il fourgue immédiatement dans un commerce... Puis ils se séparent... Vont-ils se retrouver? Vous le saurez au prochain épisode! ;-)

14 janv. 2008

Procrastination

(1) n. f. Tendance à remettre au lendemain, à temporiser.
Synon. ajournement, atermoiement.

Prononc. et Orth.: [pʀɔkʀastinasjɔ̃]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1520 (G. Michel, tr. Suétone, I, 17 vo ds Hug.), très rare av. le xixes. où il est empl. p.iron. Empr. au lat. procrastinatio «ajournement, délai».


Voila qui est un peu court pour l'un des mots les plus paresseux de la langue française.
Qu'à cela ne tienne, courrons donc chez Wikipedia. Hélas, trois fois hélas, voila ce que l'on y trouve.

"La procrastination est un terme relatif à la psychologie qui désigne la tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain quelques actions, qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non. Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque ça ne lui procure pas de gratification immédiate."

Et là, ma déception est grande. Voila que la procrastination en est réduite à un désordre pathologique.
Je ne sais pas pour vous amis lecteurs (vous permettez que je vous appelle amis lecteurs ?), mais pour moi, la procrastination c'est bien plus que ça.
C'est une errance imprévue alors qu'on essaie de nous fixer des buts.
C'est ouvrir un navigateur pour le travail et se retrouver deux heures plus tard à essayer de finir le dernier niveau d'un petit jeu sur Internet.
C'est se dire qu'on va ranger un peu chez soi et commencer à lire le premier livre qu'on a l'intention de classer.
C'est partir pour faire une course et faire uniquement une balade, parce qu'il fait trop beau quand même, merde !

En bref, procrastiner, c'est faire exactement ce qu'on n'avait pas prévu de faire, et en profiter largement, pleinement, complètement.

Alors ramener ça uniquement à un désordre. Vraiment déçu. Je préfère ma version.

11 janv. 2008

Zeugma

ZEUGMA, ZEUGME, subst. masc.

A. − GRAMM. ,,Construction qui consiste à sous-entendre dans un énoncé un élément (monème ou syntagme) exprimé dans un énoncé voisin: L'Océan était vide et la plage déserte. (Musset)

B. − RHÉT. Procédé stylistique consistant à rattacher syntaxiquement à un mot polysémique deux compléments (ou plus) qui ne se construisent pas de la même façon ou qui ne correspondent pas au même emploi de ce mot.

On aura par exemple :
- Vêtu de probité candide et de lin blanc. (Victor Hugo)
- Sous le pont Mirabeau coule la Seine, Et nos amours. (Guillaume Apollinaire)
- Ils s'enfoncèrent, l'un dans la nuit, l'autre un clou dans la fesse droite. (Pierre Dac)



Rem.
Le zeugme coordonnant des éléments qui ne se construisent pas syntaxiquement de la même façon est considéré comme une faute par les grammairiens.

Prononc.
: [zøgma], [zøgm]. Étymol. et Hist. 1380 zeume (Roques t. 2, no 13664); 1754 le zeugma (Encyclop. t. 4, p. 78, s.v. construction); 1765 zeugme (Encyclop. t. 17); 1803 zeugma (Boiste). Empr. au lat. tardif zeugma, terme de gramm., empr. au gr. ζευ̃γμα « id. », évol. sém. de ζευ̃γμα « tout ce qui sert à joindre », « joug », « lien », dér. de ζεύγνυμι « attacher au joug », « unir, joindre ».


Mais pourquoi avoir choisi de vous parler du zeugma me demanderez-vous ami lecteur.

Et bien j'ai deux raisons, dont chaque est suffisante seule :
- depuis que je l'ai découvert, j'adore ce mot, surtout quand je joue au scrabble
- je ne peux m'empêcher de le lier à celui qui sans broncher a réussi un double zeugma, Pierre Desproges pour ne pas le nommer (ah si, tiens !) : Après avoir sauté sa belle sœur et le repas du midi, le Petit Prince reprit enfin ses esprits et une banane.

Etonnant non ?

J'apprends à la minute où j'écris ces lignes que, dans le cas où l'incompatibilité est d'ordre grammatical, par exemple quand on associe un verbe transitif et un verbe intransitif à un même complément, il s'agit plutôt d'une anacoluthe.

Merci Wikipedia.

10 janv. 2008

Gourgandine

n. f. XVIIe siècle. Mot dialectal d'origine incertaine.
Fam. Femme de mœurs légères.

Voila ce que j'ai obtenu comme définition sur le dictionnaire rédigé par les semi-grabataires immortels de l'Académie Française.

Et il faut l'avouer, je suis un peu resté sur ma faim, la définition me semblant un peu aride.
Qu'à cela ne tienne, me voila donc parti à la recherche de plus de détails.

Et finalement, après maintes pérégrinations, j'ai trouvé un dictionnaire qui m'a donné ça :

(gour-gan-di-n') s. f.

Terme très familier. Femme de mauvaise vie, coureuse.
Sorte d'habit de femme à la mode en 1694, qui consistait en un corset ouvert par devant et laissant voir la chemise. "Enfin la gourgandine est un riche corset, Entr'ouvert par devant à l'aide d'un lacet ; Et, comme il rend la taille et moins belle et moins fine, On a cru lui devoir le nom de gourgandine", BOURSAULT, Mots à la mode, sc. 15.
Coquille du genre Vénus, la Vénus flexueuse, bivalve.

Origine inconnue. Lehéricher, s'appuyant sur ce passage de la Muse normande : Pour s'en aller gourgandir sur ces riaux, le tire de gore, prostituée, et gaudir, réjouir (Hist. et Gloss. du normand, p. 381). Le passage de Boursault prouve que gourgandine, vêtement, a été dit d'après gourgandine, femme.

Mais alors pourquoi ce mot évoque-t-il toujours pour moi, plus une pâtisserie qu'une femme de petite vertue ?

5 janv. 2008

Panache

n. m. XVe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire de l’italien pennacchio, de même sens, du latin tardif pinnaculum, « petite aile ; faîte », lui-même dérivé de pinna, « aile ».

1.
Grande plume ou faisceau de plumes flottantes servant d’ornement. Un dais surmonté d’un panache. Un panache de plumes d’autruche. Le panache blanc d’Henri IV. Par anal. Les cavaliers de la Garde républicaine portent à leur casque un panache de crins. L’écureuil a une queue en panache. Un panache de fumée sort de la cheminée.

2. Fig. Ardeur, bravoure, allure brillante qu’un chef montre dans le combat, l’action et qui se communiquent à ceux qui le suivent. Il a conduit l’assaut avec panache. Par ext. Attitude qui allie la noblesse et l’élégance, la grandeur et le brio. Se conduire avec panache face à l’adversité. Par méton. Son discours ne manque pas de panache.

3.
Vieilli. ÉQUIT. Faire panache, en parlant d’un cheval, tomber la tête en avant et faire un tour complet sur lui-même. Se dit aussi en parlant du cavalier. Se mettre en panache.

Pourquoi ce premier mot vous demandez-vous ? Mais si, mais si, je vous ai entendu, vous là-bas, au fond. Allons, allons ne faites pas le timide.
Ce mot donc, à chaque fois que je l'entends, me ramène à un personnage incroyable, tout à la fois historique et imaginaire : le sieur Hercule Savinien de Cyrano de Bergerac.
Et chaque fois, je repense à une tirade incroyable. C'est un peu long certes, mais je ne résiste pas :


LE BRET
Si tu laissais un peu ton âme mousquetaire
La fortune et la gloire...

CYRANO
Et que faudrait-il faire ?
Chercher un protecteur puissant, prendre un patron,
Et comme un lierre obscur qui circonvient un tronc
Et s’en fait un tuteur en lui léchant l’écorce,
Grimper par ruse au lieu de s’élever par force ?
Non, merci. Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci. Déjeuner, chaque jour, d’un crapaud ?
Avoir un ventre usé par la marche ? une peau
Qui plus vite, à l’endroit des genoux, devient sale ?
Exécuter des tours de souplesse dorsale ? ...
Non, merci. D’une main flatter la chèvre au cou
Cependant que, de l’autre, on arrose le chou,
Et donneur de séné par désir de rhubarbe,
Avoir un encensoir, toujours, dans quelque barbe ?
Non, merci ! Se pousser de giron en giron,
Devenir un petit grand homme dans un rond,
Et naviguer, avec des madrigaux pour rames,
Et dans ses voiles des soupirs de vieilles dames ?
Non, merci ! Chez le bon éditeur de Sercy
Faire éditer ses vers en payant ? Non, merci !
S’aller faire nommer pape par les conciles
Que dans les cabarets tiennent des imbéciles ?
Non, merci ! Travailler à se construire un nom
Sur un sonnet, au lieu d’en faire d’autres ? Non,
Merci ! Ne découvrir du talent qu’aux mazettes ?
Être terrorisé par de vagues gazettes,
Et se dire sans cesse : "Oh, pourvu que je sois
Dans les petits papiers du Mercure François ? "...
Non, merci ! Calculer, avoir peur, être blême,
Préférer faire une visite qu’un poème,
Rédiger des placets, se faire présenter ?
Non, merci ! non, merci ! non, merci ! Mais... chanter,
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, -ou faire un vers !
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
À tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste d’ailleurs, se dire : mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul !

2 janv. 2008

Caudines

... mot utilisé dans l'expression "passer sous les fourches caudines", qui signifie que l'on doit subir une épreuve difficile et humiliante.

Et la raison est (je suis une flemasse, je recopie pas). Sacrés romains.

Voilà, maintenant je comprend un peu mieux la chanson de Noir Désir et ses paroles jusqu'ici énigmatiques "No pasaran sous les fourches caudines".

Ah pis tiens, pendant que j'y suis : bonne année tout le monde !